Dès les premiers siècles du christianisme, surgit le besoin de combiner raison philosophique et révélation chrétienne. Cette conciliation a pour objectif la défense du christianisme contre les hérésies et la contestation obstinée des philosophes païens. La rationalité philosophique, l’arme des détracteurs, deviendra l’outil adéquat à sa préservation et la proposition rationnelle alternative aux philosophies. L’impérieuse nécessité de justifier la doctrine chrétienne face aux philosophies hellénistiques qui se présentent non seulement comme des systèmes dogmatiques théoriques abstraits mais aussi des exercices spirituels, fera paraitre une nouvelle philosophie : la philosophie chrétienne, celle des Pères de l’Eglise, c’est-à-dire la patristique. Augustin d'Hippone en est le principal représentant. Avec lui, nait une conception de la philosophie qui sera la conception prédominante, du moyen âge à nos jours. Désormais, la philosophie ne sera plus comprise comme une activité qui procure le bonheur, le salut, mais une doctrine car le salut est de l’ordre de la grâce.